Les modèles d'abonnement
Les modèles économiques des abonnements aux ressources électroniques évoluent pour prendre en compte les enjeux de l'accès ouvert.

Les modèles d’abonnement

Le modèle classique

L’École nationale des ponts et chaussées est abonnée à environ 15 000 revues scientifiques accessibles en ligne, ce qui représente environ 220 000€ / an. Les abonnements sont négociés à l’échelle nationale par le consortium Couperin, une association de tous les établissements de l’ESR de France.

La majorité des abonnements sont de type pay to read, c’est-à-dire des formules de souscription classiques qui répondent à ce modèle :

  1. les auteurs soumettent leurs articles aux revues scientifiques
  2. le contrat signé / coché prévoit la cession titre exclusif et gracieux des droits de propriété intellectuelle à l’éditeur (le droit patrimonial, c’est-à-dire le droit d’exploitation commercial des articles qui permet aux éditeurs de vendre les abonnements)
  3. les articles sont relus gratuitement par les pairs
  4. l’accès aux articles est payant et payé par les bibliothèques.

Contactez-nous si vous souhaitez que nous vous détaillions les clauses de votre contrat de publication !

Le modèle de lecture et de publication en accès ouvert

Ils sont connus sous plusieurs noms : accords de lecture et de publication en accès ouvert, accords transformants, accords transformatifs, transformative agreements.

La logique de ces accords est que puisque les éditeurs touchent déjà de l’argent des abonnements, il est possible en payant la même somme et sans impacter leur chiffre d’affaires que les articles publiées dans leurs revues le soient nativement en accès ouvert (en l’occurrence : en accès ouvert doré dans des revues hybrides). En pratique, cette formule est généralement proposée avec un surcoût qui est négocié pour être le plus modéré possible.

Les limites des accords de lecture et de publication en accès ouvert doré

Des chercheurs nous ont exprimé la critique suivante. Certaines disciplines ont déjà des pratiques de publications naturellement très ouvertes, généralement avec des préprints sur arXiv (mathématiques, physique ou informatique). Les accords de lecture et de publications pourraient être des “pièges” qui inciteraient les chercheurs à se reposer sur les éditeurs commerciaux pour assurer l’ouverture de leurs publications, là où l’ouverture était un acquis “gratuit” jusqu’à présent, créant ainsi une dépendance progressive à ce modèle économique.

Sur les deux voies de l’accès ouvert

On vous en parlait dans l’article sur l’accès ouvert !

Accès ouvert vert (Green open access)

La loi pour une République Numérique de 2016 permet aux chercheurs de déposer le postprint de l’article (pas le PDF éditeur) sur une archive ouverte comme HAL ou arXiv, après un embargo de 6 mois pour les STM et 1 an pour les SHS.

Ce que la loi autorise, l’École l’exige avec le mandat pour le partage de la science.

Accès ouvert doré (Gold open access)

La majorité des revues propose l’option de publier l’article nativement en accès ouvert sur le site de l’éditeur, soit en payant la publication (Article Processing Charges - APC), soit parce que la revue est subventionnée.

La majorité des revues qui proposent l’option d’accès ouvert doré sont dites hybrides : elles publient un mix d’articles ouverts et fermés et nécessitent donc toujours de prendre un abonnement pour accéder à l’ensemble du contenu. Le prix de l’abonnement n’est généralement pas déduit de la proportion en accès ouvert (double facturation).

Les autres revues qui proposent l’option d’accès ouvert doré sont dites en accès ouvert intégral : tous les articles étant en accès ouvert, elles ne proposent donc pas d’abonnement.

  • Nous déconseillons de payer pour publier en accès ouvert doré dans les revues hybrides puisque nous devons nous abonner de toute façon.
    → Pas de problème de payer pour publier en accès ouvert doré dans une revue en accès ouvert intégral.
  • Nous conseillons de publier sans payer dans une revue hybride, puis de déposer le postprint dans HAL en respectant l’embargo de 6 mois ou 1 an.
    → Il y a des subtilités avec les travaux financés par une agence de financement qui doivent être publiés à la fois en accès ouvert sans embargo et sans payer si la publication se fait dans une revue hybride. Contactez-nous !